Il y a un mois, PBI Mexique a présenté son nouveau bulletin thématique intitulé «Paix au Mexique? Stratégie de sécuritaire et droits humains.» À contre-courant du discours officiel, PBI explique que durant les deux premières années de fonction d’Enrique Peña Nieto, il n’a pas été constaté de réelle amélioration de la situation au Mexique. On peut noter au contraire une augmentation des problèmes liés aux politiques sécuritaires et leurs effets néfastes sur les droits humains.
À l’occasion du lancement de cette publication, les organisations de la société civile mexicaine ont partagé leurs préoccupations quant à la situation des droits humains au Mexique avec des représentants des ambassades d’Allemagne, des Pays-Bas, du Canada, de France, de Suisse, de Norvège mais également de l’Union européenne.
Critique des stratégies de sécurité nationale
Dans ce rapport, les défenseurs des droits humains mettent en cause certains aspects de la stratégie sécuritaire actuelle tels que le rôle important joué par l’armée dans la sécurité publique nationale sans date précise de fin de cette mission. L’exécution de 22 personnes par des membres de l’armée à Tlatlaya dans l’État de Mexico ainsi que le cas des 43 étudiants disparus à Iguala dans l’État du Guerrero, illustrent ce problème.
Selon Sara Méndez, responsable du Comité de défense des droits humains à Oaxaca (Código-DH), le renforcement de la stratégie de combat du crime organisé a généré un mépris récurrent pour les garanties individuelles et le respect des droits humains. Ceux qui souhaitent utiliser leur droit à la consultation sont ainsi par exemple directement menacés, comme ceux qui élèvent leur voix contre les projets d’investissement dans l’État de Oaxaca.
De son côté, Alberto Xicotencatl, directeur du Centre d’accueil pour migrants de Saltillo, explique qu’en raison de la fermeture de la frontière Sud du pays, les migrants empruntent de nouveaux itinéraires plus dangereux où ils sont bien plus exposés et vulnérables face au crime organisé. Les centres d’accueil pour migrants ont vu leur niveau de risque s’accroître en conséquence.
Recommandations de PBI
Dans la conclusion de son rapport, PBI recommande aux gouvernements étrangers et à leurs représentations diplomatiques au Mexique de consulter les défenseurs des droits humains et de prendre en considération leurs contributions dans le cadre de leurs programmes de coopération avec l’État du Mexique, tout particulièrement pour les programmes focalisés sur la sécurité et la justice comme l’initiative Mérida. De plus, PBI demande au gouvernement mexicain de reconnaître l’importance et la légitimité du travail des défenseurs des droits humains, d’assurer leur protection physique et psychologique et, enfin, d’appliquer rapidement et efficacement le mécanisme de protection nationale pour les défenseurs des droits humains mais également les autres mécanismes de protection nationaux et internationaux.
Lisez le communiqué de presse complet de PBI Mexique en espagnol/anglais
Téléchargez le rapport «Paix au Mexique? Les stratégies de sécurité et les droits de l’homme» en espagnol/anglais.