Les difficultés suivantes ont été constatées dans la mise en œuvre de ces mécanismes :
- Le manque de ressources de l’Unité pour les droits humains ne permet pas une gestion adaptée des demandes de protection ;
- Les mesures de protection sont mises en place très lentement, or, pendant ce temps, les défenseuses et défenseurs des droits humains (ci-après DDH) et les journalistes continuent à être soumis à des risques élevés ;
- L’impunité généralisée dans le pays entretient d’ailleurs cette situation de risque ;
- Comme les critères d’admission pour la protection sont peu clairs, les cas acceptés sont gérés de manière partielle ou contradictoire. Par conséquent, les DDH et les journalistes encourent le risque d’être exclus de ces mesures de protection étatiques.
- Bien que l’Unité de prévention, suivi et analyse ait été dotée d’un directeur début 2015, elle n’est toujours pas opérationnelle. Ainsi, les mesures sont rarement mises en place parce qu’aucune analyse préalable n’est menée.
Recommandations au Gouvernement mexicain
Aux côtés d’autres organisations internationales de défense des droits humains, PBI observe avec une inquiétude grandissante l’absence d’une volonté politique pour aborder ces problèmes et émet les recommandations suivantes :
- Priorité doit être donnée au poste de directeur pour l’Unité pour les droits humains qui doit être confié à un-e spécialiste du domaine des droits humains. Par ailleurs, tous les autres postes de l’Unité doivent être fixes ;
- L’Unité pour les droits humains doit fonctionner avec la plus grande transparence, notamment quant aux critères d’acceptation ou de refus des cas ;
- Amélioration de l’analyse de risques en partageant la méthodologie utilisée avec la société civile et les requérant-e-s et garanties quant à leur participation dans le processus d’analyse ;
- Il est important de répondre à temps aux demandes de protection et de les évaluer en fonction des risques pour pouvoir mettre en place des mesures pour les requêtes les plus urgentes ;
En mars 2014, une déclaration conjointe soulignait déjà que l’Etat mexicain devait garantir l’intégrité physique et psychique de tous les DDH et les journalistes qui restent exposés à des risques élevés tant que les mécanismes de protection sont fragiles.
Plus d’informations : lire la déclaration conjointe en anglais /espagnol