PBI Kenya vient de publier une analyse contextuelle de la situation politique et des droits humains au Kenya, afin d’identifier les besoins et les défis des défenseur.e.s des droits humains (DDH) qui travaillent dans ce contexte. Il présente également la méthodologie et la manière dont PBI travaille.
Ce rapport identifie, entre autres, les champs de travail les plus dangereux pour les DDH.
- Cour Pénale Internationale (CPI): après les violences post-électorales de 2007-2008, la CPI s’est saisie de l’affaire et a commencé à enquêter. D’ailleurs les individus qui coopèrent avec elle risquent souvent de sévères répressions pouvant aller de la menace au meurtre.
- Anti-terrorisme: les attaques terroristes ont augmenté depuis fin 2011, surtout dans la région côtière du Kenya. Les DDH qui enquêtent sur ces attaques subissent des menaces et des intimidations et sont surveillés. Ceux et celles qui travaillent de leur plein-chef et sans un réseau de soutien et de protection sont particulièrement menacés.
- Les forces de sécurité: les abus des forces de sécurités sont fréquents, notamment au travers d’exécutions extrajudiciaires. Les DDH qui travaillent sur cette thématique sont en danger et ils sont souvent obligés de vivre cachés à cause des intimidations dont ils sont victimes. De plus, les autorités n’enquêtent que très rarement sur les meurtres, les menaces et les disparitions des DDH.
- Les droits fonciers: l’accès à la terre est une source de conflit majeure au Kenya. Des défenseurs des droits humains (DDH) s’engagent aux côtés de petits exploitants ou des communautés qui, n’ayant pas de titres de propriété, sont chassés des terres qu’ils exploitent par des groupes ayant des intérêts économiques précis. Les activistes qui défendent les intérêts des paysans subissent des intimidations et des menaces de la part de grands propriétaires terriens.
Pour répondre aux demandes et aux besoins exprimés par les DDH, PBI poursuit l’objectif de fournir des outils de protection spécifiques qui sont :
- Accompagnement physique: par exemple, PBI accompagne les DDH qui souhaitent déposer des plaintes à la police ou participer à des audiences quand ces derniers pensent que la présence de PBI à leur côté est à même de leur donner plus de crédibilité et de décourager des potentiels agresseurs.
- Solidarité dans les zones rurales: les DDH ont, à de nombreuses reprises, souligné que l’un des aspects le plus important du travail de PBI est d’assurer une présence internationale à long-terme dans les zones retirées où les DDH sont relativement isolés.
- Plaidoyer international: les DDH locaux n’ont pas toujours les moyens de le faire eux-mêmes, car ils manquent de réseaux et de capacité. C’est pourquoi ils demandent le soutien de PBI capable de les mettre en réseau avec des organes compétents et ainsi renforcer leurs réseaux.
- Renforcement de la sécurité: plusieurs DDH ont demandé des ateliers sur la sécurité à PBI.
- Réseautage: grâce à son caractère international et à son principe de non-ingérence, PBI facilite les contacts entre les différents DDH, par exemple entre les locaux des zones rurales et ceux des organisations des droits de l’homme à Nairobi, mais aussi entre les DDH et les autorités locales.
Lire le rapport complet de PBI «This is Kenya: local perspectives on the protection of human rights defenders» (en anglais)