Au Guatemala, comme en Colombie, la Haut Commissaire s’inquiète de la situation des défenseurs des droits humains
Dans ses deux rapports, Navi Pillay a relevé, entre autres, que défendre les droits de l’homme en Colombie ainsi qu’au Guatemala demeurait une activité dangereuse. En ce qui concerne le Guatemala, elle a notamment évoqué les violences commises contre les manifestants pacifiques s’opposant à des projets énergétiques et ce, surtout dans les territoires autochtones et a appelé le gouvernement à davantage protéger et légitimer le travail des défenseurs encore trop souvent victimes de diffamation. Au sujet de la Colombie, la Haut Commissaire a évoqué son inquiétude face aux menaces, attaques et tentatives de criminalisation dont sont victimes les personnes et communautés réclamant la restitution de leurs terres, tout comme les défenseur.e.s qui les accompagnent.
Plusieurs Etats et ONG recommandent une protection accrue pour les défenseurs
Un certain nombre d’Etats ont pris la parole pour aborder la situation préoccupante des droits de l’homme dans les deux pays. La Suisse et la Norvège notamment, ont demandé qu’une protection accrue soit fournie aux DDH. C’est dans le temps de parole réservé aux organisations non gouvernementales que les préoccupations de PBI à propos de la Colombie ont pu être relayées dans une déclaration délivrée conjointement avec OIDHACO.
Il a été relevé que depuis 2010 le nombre de défenseur.e.s tués chaque année avait sans cesse augmenté, pour atteindre le nombre de 78 en 2013 : un tous les 4 jours, en moyenne. Au-delà de ces attaques, les défenseurs sont aussi cibles de menaces, de campagnes de diffamation, de procédures légales infondées, d’interception de leurs communications et de surveillance illégale visant à les intimider sans que leurs auteurs ne craignent d’être poursuivis. Sans enquêtes ou condamnations judiciaires, ces crimes continueront d’être commis. Le Conseil a donc été appelé à exhorter le gouvernement colombien à mettre en pratique les recommandations qui lui ont été faites par le système de l’ONU.
Notant que les défenseur.e.s ont jugé que les auteurs principaux d’exactions à leur encontre sont les paramilitaires, le gouvernement colombien a également été appelé à reconnaître l’existence de ces groupes et à prendre des mesures concrètes pour les contrôler. Comme Human Rights Watch l’a relevé : « L’une des sources du pouvoir constant de ces groupes est la tolérance et la collusion des membres des forces de sécurité locales. »
PBI espère que son appel a été entendu et que des mesures concrètes seront prises.
Voir l’intégralité du débat (Emilie Aubert de PBI prend la parole à 00:59:46)