Suite à la mobilisation de la population (principalement des professeurs) de Oaxaca concernant des réformes éducatives, de violents affrontements ont eu lieu entre des manifestants et les forces de police le 19 juin. Le bilan est lourd : 8 exécutions extra-judiciaires, 25 arrestations arbitraires et une trentaine de blessés. PBI demande, entre autres, au gouvernement de respecter le droit de manifester.

Mobilisation sociale contre des réformes éducatives

Depuis le mois de mai, plusieurs rassemblements et manifestations pacifiques, organisées par la Coordination nationale des travailleurs de l’éducation (CNTE), ont eu lieu dans la ville de Oaxaca, afin de s’opposer à de nouvelles réformes éducatives et promouvoir des pourparlers avec les autorités gouvernementales. Ces dernières ont cependant préféré l’utilisation de la force, mobilisant plus de 800 policiers chargés d’expulser les manifestants, non sans l’aide de gaz lacrymogène. Le 19 juin, de nombreux affrontements ont éclaté aboutissant à pas moins de huit exécutions extra-judiciaires.

Soutien national et international

PBI Mexique se dit préoccupé pour la sécurité des défenseurs des droits humains et demande aux autorités étatiques et fédérales de garantir leur sécurité et leur travail. Le projet encourage également les autorités à respecter le droit à la manifestation sociale, à la liberté d’expression et de réunion du corps enseignants et de la société civile mexicaine. >> Lire le communiqué complet de PBI Mexique en anglais / en espagnol.

Plusieurs acteurs nationaux ont dénoncé les violences et demandé aux autorités étatiques et fédérales de trouver une solution pacifique au conflit. L’Espace civil d’Oaxaca a appelé les autorités à cesser d’utiliser excessivement la force et la répression contre les enseignants et la population civile, qui exercent leur droit de liberté d’expression et de manifestation. De même que le Front pour la liberté d’expression exige que les soins médicaux soient garantis pour les personnes blessées lors du conflit. D’autres acteurs tels que la Defensoría de los Derechos Humanos del Pueblo de Oaxaca et la Comisión Nacional de Derechos Humanos ont mis au point des mesures et renforcé leur présence.

Au niveau international, Amnesty International et le Washington Office on Latin America(WOLA) ont dénoncé ces actes de violence perpétrés par des forces de police. De plus, des représentants du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les droits de l’homme se sont rendus sur place le 20 juin pour récolter des témoignages et des informations.

Une histoire qui se répète ?

Ces évènements entre en résonance avec le conflit de 2006 où plus de 373 personnes avaient été victimes de violations des droits humains. A l’époque, les affrontements avaient également débuté par l’expulsion violente des manifestants, pour la plupart des professeurs, par les forces de police. Le récent rapport présenté par la Commission de vérité de Oaxaca, fait état de disparitions forcées, d’exécutions extra-judiciaires et de torture systématique. A ce jour, seules deux enquêtes ont été finalisées. En raison du niveau de risque élevé pour les défenseurs des droits humains dans la région, PBI Mexique maintient un bureau fixe à Oaxaca depuis 2008.

Pour plus d’information: Espace Civil Oaxaca  

 

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